Infos pratiques

Projection de films
Samedi 01.09.2018
à 21h
au centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques

Entrée libre et gratuite

C'est la nuit
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L’été près du banc sur la plage, je reste là assise sans voix. L’eau est tout près, je n’y vais pas. À cette distance j’en distingue les vaguelettes, le fond clair des rochers sombres. Les galets gris, chauds du jour passés sous le soleil, brûlent. Noir profond, il n’y a plus personne depuis un bout de temps. Plus d’éclats de voix, ni de cris d’enfants, enfin seule, j’imagine cette toile blanche, gros drap de rien, tendu pour un temps entre deux pins.

La houle vient et revient, fait bougonner le clapotis. De la lumière de ma lampe torche se projettent ombres et éclats de blancs. Chinoiseries et rituel. Je rêve de cinéma.

 

FLEUR NOGUERA

Smoke, 2008 – 6’48’’

Animation en boucle. Production: centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques / Saint-Gaudens. Collection Frac Corse.

Ce film d’animation nous emmène dans l’univers du dessin de Fleur Noguera, composé de paysages essentiellement noir et blanc, striés par les traits de pinceau, où se perd parfois un personnage. Conçu comme une boucle, le film suit les pérégrinations d’un nuage de fumée de cigarette qui traverse différents paysages et rencontre d’autres nuages : ceux du ciel, ceux sortant de la bouche de marcheurs dans la mon- tagne, de cheminées industrielles… Après une implosion, il réapparaît dans les flammes d’une voiture qui brûle, aspire la fumée d’un feu de camp, est traversé par une nuée d’oiseaux et passe dans le réacteur d’un avion avant de revenir planer au-dessus d’une cigarette.

Devonian Levels, 2011 – 6’08’’

Vidéo couleur, muette, issue d’un film super 8 transféré en 16 mm et numérisé. Collection Les Abattoirs Musée-FRAC Occitanie Toulouse.

Il s’agit pour Fleur Noguera, quel que soit le médium, et de façon récurrente, de question- ner la représentation du paysage. S’inspirant d’environnements issus du milieu naturel et d’archives aussi bien photographiques que ci- nématographiques, elle filme son attachement aux espaces naturels profonds, aux panoramas. Fleur Noguera se réapproprie la représentation de paysages, construit des espaces où la caméra se saisit de la nature et crée une scène dont se dégage une véritable intensité dramatique.

 

JASON GLASSER

Conçus en même temps, ces deux films aux préoccupations thématiques et esthétiques similaires s’articulent autour d’une narration poétique et questionnent la place de l’individu face à la nature.

The Grape, 2011 – 4’59’’

Musique de Jason Glasser et Peter Von Poehl, avec Nicolas Mathuriau. Collection Les Abat- toirs Musée-Frac Occitanie Toulouse.

Le défi technique est de créer la sensation d’effets spéciaux d’animation en utilisant seulement le fil de nylon, l’air et l’eau en temps réel. Ces deux œuvres représentent une nouvelle étape de travail. Derniers films narratifs de cet auteur, ils sont réalisés avec de la pellicule super 8.

 

The Kite, 2011 – 2’47’’
Collection Les Abattoirs Musée-Frac Occitanie Toulouse.

Des cerfs-volants, au gré des courants venteux et au rythme d’une musique envoûtante s’exhibent, dessinent de leurs mouvements une cho- régraphie aléatoire quasi hypnotique… Les ciels, tour à tour argentés ou intensément azur se laissent surprendre par la présence de ces objets planants fantomatiques. L’œuvre, issue d’un collage surprenant, s’anime d’un souffle propice à la rêverie et à l’étonnement. Si les images aux couleurs saturées évoquent d’une part l’enfance de Jason Glasser dans les années 70, elles s’attachent à rappeler plus largement une innocence propre à chacun. Edité en pellicule super 8, Kite est filmé en France, à Dieppe et à Saint-Bertrand de Comminges. Pour la bande-son composée et jouée par Jason Glasser, l’artiste utilise une guitare électrique comme instrument principal de l’arrangement musical.

 

EDOUARD DECAM

 

Volva, 2016 – 24’39’’

Les observatoires étudient un passé lointain, suspendu dans un temps indéterminé, prêtant à peine attention à leur environnement. Centré sur le Pic du Midi dans les Pyrénées, ce film tourné en 16 mm se penche sur la relation espace-temps qui s’établit entre architecture, science et paysage.

«Les connections que je cherche dans ces lieux passent au travers des architectures, mais c’est dans le temps passé sur les lieux, sentir le paysage, se fondre avec lui qu’il se révèle. L’expérience physique est nécessaire. L’expérience physique induit les récits, crée des possibilités de fiction et de narration, notamment dans Volva où l’ensemble du film s’est développé autour du temps passé là-haut et des sensations et projections ressenties là-haut durant un mois. Avec ces images, un nouveau territoire se construit entre l’architecture du Pic et le paysage».